Gilles Guiheux est professeur à l’Université Paris Diderot, membre du laboratoire CESSMA, il enseigne au sein du département des Langues et Civilisations de l’Asie Orientale.
En 1949, bien qu’elle se proclame en rupture radicale vis-à-vis des régimes qui l’ont précédée, la République populaire de Chine reprend à son compte les objectifs formulés par les réformateurs et les révolutionnaires de la première moitié du XXe siècle. La différence tient aux moyens mobilisés pour y parvenir. Dans les faits, la pratique du totalitarisme par Mao Zedong n’entraînera pas les transformations annoncées. Il lègue une société affaiblie et fracturée. Il faut attendre le tournant des années 1980 pour que la promesse de modernisation soit enfin tenue. Les réformes engagent alors le pays dans des mutations plus rapides qu’aucune société humaine n’en a jamais connues. Industrialisation, urbanisation, bureaucratisation, globalisation, migrations ne sont pourtant pas des phénomènes propres à la Chine ; s’ils y prennent une proportion hors du commun, ils s’éclairent par le comparatisme. Pour conduire cette démonstration, l’ouvrage s’appuie sur les acquis les plus récents de la recherche en sciences sociales alors que l’enquête de terrain est désormais possible et les archives pour partie ouvertes.
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Voir le compte rendu paru dans Le Monde du 19 juillet 2018.