Les séances ont commencé dans les rues, les cours, au fond des cafés. Puis surgirent les salles aux noms grandioses, tout droit venus d’Europe : Rex, Vox, Palace ou Palladium… Nous sommes en Afrique subsaharienne, sous domination française ou britannique, dans la période de l’entre-deux-guerre : Fantômas, Tarzan, Les Trois Mousquetaires, King Kong font désormais partie d’un paysage culturel partagé. Tandis que John Wayne ou Gary Cooper deviennent des modèles pour des générations d’adolescents en quête de repères.
Le 7e art est bien perçu par les populations comme un moyen d’échapper, provisoirement, à un quotidien marqué par la colonisation. Et le lieu de projection comme un espace étrange où Noirs et Blancs se côtoient sans se mêler, où s’exerce une censure qui ne dit pas son nom, où l’on apprend, aussi, que les Européens ne sont pas invincibles, que leurs mœurs ne sont pas irréprochables et leur système politique pas exempt de critiques…
Posté le 13 avril 2015