Les campagnes du Maroc montrent les signes d’une dégradation écologique accélèrée dont les causes sont diverses et diversement associées selon les temps et les lieux mais les observations et témoignages réunis dans cet ouvrage permettent d’affirmer le caractère récent de ces phénomènes et d’en proposer une explication nouvelle. Jusqu’au début de 20è siècle, les collectivités élémentaires, autonomes, contrôlaient strictement l’usage de leurs ressources. A partir du protectorat une nouvelle grille de statuts fonciers, totalement discordante, a été projetée sur les espaces ruraux. Les collectivités ont été dépossédées de leurs forêts ; la propriété de vastes espaces pastoraux leur a été reconnue mais comme s’il s’agissait de personnes mineures qui devaient être maintenues sous tutelle ; elle ont été dévitalisées et, finalement, les services de l’Etat, ainsi que les multiples intervenants soucieux de développement manquent d’interlocuteurs organisés. Pour pallier cette situation et tenter d’impulser des dynamiques nouvelles deux restructurations ont été proposées : des groupements constitués sur la base des collectivités territoriales anciennes et des "cellules" au sein desquelles pourraient être cordonnés les efforts des acteurs d’un développement engageant la société toute entière.
Posté le 9 juin 2016