Coordonné par Anissa Bouayed et Chantal Chanson-Jabeur
Avec les contributions de Rachida Triki, Lydie Dalmais-Haine, Benjamin Stora, Solange Barberousse, Mustapha Majdi, Itzhak Goldberg, Raphaël Fonfroide de Lafon, Alice Planel-Frederiks, Anissa Bouayed, Omar Carlier, Nadira Laggoune-Aklouche, Hamdi Ounaina, Paris, éditions L’Harmattan, décembre 2020.
A l’instigation de Jacques Couland à qui nous rendons hommage, la première initiative pour aborder la relation entre art et résistance au Maghreb et au Moyen-Orient avait eu lieu sous forme de journées d’études pluridisciplinaires, centrées sur les arts visuels, organisées par le GREMAMO du laboratoire CESSMA-Université de Paris. Les travaux présentés par des spécialistes des deux rives de la Méditerranée ont fait état de questionnements novateurs, prolongés par la suite par des échanges permettant d’enrichir la réflexion et de réaliser ce cahier. Plusieurs médiums ont été étudiés (dessin, peinture, sculpture, cinéma, photographie, BD, street art, graffiti, installation) comme formes porteuses de représentations contestant l’ordre politique depuis la colonisation jusqu’à ces années 2011 qui ouvrent une nouvelle période, à nouveau frontale, remettant en muse l’autoritarisme des régimes installés dans la période post-coloniale.
Des contributions analysent le regard des artistes sur des situations de violence extrême (guerre de décolonisation, répression au Maroc post-indépendance, guerre du Liban, conflit israélo-palestinien) tandis que d’autres évaluent dans la diachronie la part prise par les images dans la lecture d’événements majeurs de 1945 à nos jours ou cherchent dans les musées la trace de la volonté de légitimation des régimes en place et ses évolutions mémorielles.
D’autres encore montrent la grande inventivité des artistes activistes pour accéder à l’espace public, éviter répression et instrumentalisation, non seulement pour diffuser leur art mais dans leurs productions mêmes. Au fil des pages, se dessine un enracinement de cet esprit de résistance manifesté depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, même si les formes se sont renouvelées face au flux permanent d’images et aux zones d’ombres de notre monde contemporain.