Chercheurs et chercheuses statutaires participant prioritairement à l’axe : Monique Bertrand, Bérénice Bon, Cathy Chatel, Valérie Clerc, Véronique Dupont, Sylvie Fanchette, Laurent Faret, Manuelle Franck, Marie Gibert-Flutre, Jean-Baptiste Lanne, Aurélia Michel, Marianne Morange, Didier Nativel, Catherine Paquette, Brigitte Rasoloniaina, Darysleida Sosa Valdez, Amandine Spire, Marie-Hélène Zérah.
Doctorant(e)s : Adou Mathias Aboidjé, Véronique Acking, Eustache-Kossi Amoussou, Jorge Añacata Perez, Alexandre Audard, Nejwa Bakhti, Matthieu Bufkens, Felipe Barrientos, Bérénice Busson , Ngoc Anh Dang, Pauline Doyen, Gaafar Elsouri , Mathieu Fagan, Tania Herrera Romera, Ada Kerserho, Kossi Leopold Kouakou, Wuzhi Li, Yohann Lossouarn, Mohamed Amine Louchukli, Theophile Moyo Louvouandou, Mira Mina, Ramata N’Diaye, Minh Phuong Nguyen, Khaliq Parkar, Rakiétou Ouattara, Marilou Sarrut.
Associé(e)s et émérites : Evelyne Adelin, Carole Bignon, Anissa Bouayed, Monica Bustos, Philippe Cadène, Damien Calais, Damien Carrière, Chantal Chanson-Jabeur, Hawa Coulibaly, Remi Desmoulière, Serge Dewel, Yves Duchère, Elieth Eyebiyi, Galila ElKadi, Odile Goerg, Marcia Mathieu de Andrade, Abdoulay Mfewou, Pauline Monginot, Félix Lefebvre, Faranirina Rajaonah, Tatyana Smirnova, Sarah Tassi, Charles Tshimanga-Kashama, Robert Ziavoula.
L’axe “Villes : pouvoirs, pratiques et temporalités” du futur quinquennat s’inscrit dans le prolongement de pratiques et thèmes de recherche qui participent de l’identification de l’UMR depuis sa création (et avant du SEDET). Il rassemble un collectif de chercheur.es à différentes étapes de leur carrière en assurant un rôle de transmission et de consolidation de savoirs académiques dans un dialogue pluridisciplinaire (géographie, histoire, sociologie, anthropologie, urbanisme). Cette ancienneté n’en fait pas un bloc monolithique et les recherches sur les villes connaissent des évolutions en lien avec les préoccupations contemporaines (questions environnementales, augmentation des circulations, diffusion des objets et pratiques numériques, tournant autoritaire, notamment). Les travaux individuels et collectifs à venir de l’axe reflèteront la profondeur historique héritée de différentes générations de travaux tout en se saisissant des débats les plus récents pour appréhender les transformations passées et actuelles des villes du Sud.
Pouvoirs, pratiques et temporalités pour décentrer le débat sur l’urbain généralisé depuis les mondes africains, asiatiques et américains
À l’interface de l’analyse des politiques urbaines et des pratiques citadines, les travaux de l’axe auront pour ambition d’explorer les pratiques et logiques de pouvoirs dans la production de l’espace urbain et de la citadinité. Ces travaux entreront en dialogue avec les débats contemporains en études urbaines : la théorie de l’urbain généralisé (à savoir les recherches s’inscrivant dans la lignée des travaux récents de N. Brenner et C. Schmidt sur l’urbanisation comme système d’interdépendances à l’échelle planétaire qui va au-delà des limites administratives et fonctionnelles des villes), les études post/décoloniales (qui prônent un décentrement et une remise en question des théories occidentalocentrées comme A. Roy, J. Robinson ou T. Jazeel) et la place de l’urbanisme comparé comme stratégie de renouveau théorique (dans le courant des travaux de J. Robinson). L’enjeu sera de produire une contribution collective sur l’apport de nos approches pour situer et décentrer le débat en s’appuyant sur : l’historicité des phénomènes étudiés, le suivi sur un temps long des mutations urbaines, l’approche micropolitique à l’échelle des rues ou des quartiers, la prise en compte des pratiques citadines quotidiennes, les processus de marchandisation et de financiarisation, l’accroissement des mobilités ….
La théorie d’un urbain généralisé sera donc interrogée à l’aune de ces travaux et articulés à une pluralité d’objets complémentaires : le foncier, le commerce de rue, l’espace public, le logement, les services, les ressources environnementales les mobilités. Les débats sur le post/décolonial et l’urbanisme comparé sont au cœur de nos travaux sur l’analyse du temps long de la trajectoire des États, de la formation des élites, des circulations marchandes et migratoires mais aussi des citadinités et de l’informalité (analysées au prisme des pratiques et politiques urbaines). L’apport des recherches menées à partir d’une analyse fine des relations de pouvoirs, des pratiques quotidiennes citadines, militantes, commerçantes, entrepreneuriales, de loisirs, religieuses, … et de leurs temporalités (longue durée, inertie, accélération, transmission, ruptures…) permettra de contribuer à une réflexion comparée des effets des mutations globales sur la matérialité de l’urbain à différentes échelles et de l’hyper-centre aux lointaines périphéries. Ce travail collectif permettra concrètement de travailler sur un nouveau vocabulaire de l’urbain pour enrichir les catégories de la géographie, de l’histoire et de l’anthropologie en train de se faire à partir des catégories émiques et des préoccupations sociétales contemporaines
Quelles méthodologies et postures de recherche ?
Sur le plan méthodologique, nos travaux reposent sur une importance accordée à l’enquête de terrain afin de fonder nos échanges sur des données empiriques. Nos pratiques de terrain, ancrées dans la complexité et la diversité des villes, souhaitent contribuer de manière située aux débats théoriques et aux réflexions sur les catégories de l’urbain. Cette “marque de fabrique” de nos recherches interroge nos positionnements vis-à-vis de nos objets et pratiques de recherche et a le potentiel d’apporter une contribution significative aux enjeux soulevés dans le courant de l’urbanisme comparé. Une partie des échanges scientifiques au sein de l’axe sera ainsi structurée autour d’une démarche réflexive sur nos pratiques et méthodologies de recherche dans nos espaces institutionnels au “Nord” comme au “Sud”, en relation avec les concepts et notions que nous travaillons. Approches directes, participatives, collaboratives, de recherche-action ou de recherche-création : au-delà des effets de modes, qu’implique ce type d’approche du point de vue de nos positionnements de recherche et sur la conceptualisation de nos objets ? En quoi ces pratiques modifient-elles les interactions sur le terrain, nos postures mais aussi la manière d’écrire la recherche ? Comment ces méthodes sont-elles influencées par des questionnements éthiques et par l’évolution des contextes socio-politiques sur lesquels nous travaillons ?
En termes d’organisation de la vie de l’axe, les coordinateurs.rices de l’axe souhaitent promouvoir deux moments forts au cours de l’année lors de journées d’études autour des deux enjeux transversaux, à savoir le dialogue avec les théories de l’urbain global et l’interrogation de nos pratiques et démarches de recherche. Elles laisseront la place à l’organisation de journées plus centrées sur des objets et programmes de recherche spécifiques aux membres de l’axe qui le souhaitent, tout en s’assurant d’un calendrier équilibré permettant l’investissement collectif.
Rédaction coordonnée par Amandine Spire et M.H Zérah, 20 mars 2023